Police perso : Cristiani Corsi: Rite et Société
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jeudi 4 février 2016

Rite et Société

Les Corses de la région bastiaise attachés à la Tradition Catholique ont depuis l'été dernier la possibilité de participer à la messe célébrée selon la forme extraordinaire du rite romain  ( la "messe en latin" ) par l'abbé Mercury, spécialement affecté à cet apostolat au sein du diocèse, le dernier lundi de chaque mois à 18 h en l’Église Notre Dame de Lourdes à Bastia. La messe est habituellement suivie d'une conférence explicative autour de sujets doctrinaux.
La dernière en date abordait, à la demande des fidèles, le thème de la relation entre la célébration du nouvel Ordo Missae et la forme actuelle de la société civile.


En introduction, le Père a insisté sur la difficulté à établir avec certitude un lien de causalité entre la manière de célébrer et la façon de vivre. Il y a évidemment des points de contact : un bon catholique se doit de mettre en adéquation la Foi telle qu'il la vit dans les cérémonies de l’Église avec sa vie sociale. Mais telle manière de dire la Messe n'a pas nécessairement et automatiquement tel ou tel effet précis dans la façon de se comporter socialement.
Quand elle est célébrée comme elle doit l'être, avec du pain et du vin, les paroles prévues à la consécration et l'intention requise, le nouveau rite de la Messe réalise pleinement le Sacrifice de Jésus Christ sur l'autel. Car la réalité sacramentelle est toujours présente pleinement ou ne l'est pas du tout. Au sujet de cette réalité du sacrement, poser un degré variable, du plus au moins, est une doctrine condamnée au 4ème siècle avec le donatisme.
Cela étant, l'étude comparative des textes des formes ordinaire et extraordinaire du rite romain montre quand même un changement de perspective notable. Dans la forme extraordinaire, les prières de l'Offertoire expriment clairement que le célébrant reçoit du Ciel le don qu'il offre. Dès le début de la liturgie du sacrifice, c'est le Christ lui-même qui est envisagé, parce que le sacrifice offert à la Messe n'est pas de ce monde, mais vient de Dieu. Les prières de présentation des dons dans la forme ordinaire ont modifié cette vision des choses. Désormais, le prêtre s'empare d'éléments naturels," fruits du travail de l'homme", qu'il sacralise afin d'être changé au Corps et au Sang du Christ.
Il y aurait beaucoup à dire sur la signification et les conséquences d'un tel changement. Dans le cadre du sujet traité, il faut noter l'attitude nouvelle, résolument positive et optimiste, vis-à-vis du monde en général et de la nature humaine en particulier. L'univers est envisagé dans son mouvement de retour à Dieu, comme si cette inclination allait de soi alors qu'elle résulte d'une intervention divine, devenue absolument nécessaire à cause des mauvaises inclinations et des péchés des hommes. En ce sens, la célébration dans le nouveau rite ne donne pas au catholique moderne l'antidote qui s'imagine que l'homme peut atteindre Dieu par ses propres forces et des vertus simplement naturelles.

L'exposé du père Mercury et les points précis évoquées laissent entrevoir les différences conceptuelles et sociétales (verticalité Traditionnelle ou horizontalité humaniste moderne) qu'impliquent les formes données au rite au moment même ou le cycle de l'humanisme moderne tend à se refermer.















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