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vendredi 18 décembre 2015

Nocivité de la loi NOTRe : le totalitarisme jacobin en acte

La nocivité de la loi NOTRe
Opposition à la doctrine de droit naturel suivie par les Corses au XVIIIème siècle

La loi NOTRe est nocive et destructrice de la société corse parce qu’elle s’oppose à la loi naturelle et à la doctrine de droit naturel qui en est issue. Le refus du droit naturel par les auteurs de la loi NOTRE est étranger à l’adhésion des Corses du XVIIIème siècle à cette doctrine peu connue mais qu’ils ont mise en pratique avec bonheur. De ce choix d’un refus ou d’une adhésion découlent des conséquences en chaîne.


1) Un Droit artificiel opposé à la prise en compte du caractère organique d’une société
La loi naturelle implique de fonder une société sur son caractère organique, c’est-à-dire vivant et constitué à partir des réalités naturelles, humaines et historiques qui ont conduit à former les coutumes d’une population donnée à un endroit donné. La doctrine de droit naturel suivie par les Corses du XVIIIème siècle inclut donc la nécessité pour les autorités de prendre en compte ce caractère organique dans toutes leurs décisions. Le politique tient toujours compte de l’esprit de la société.

Or, la loi NOTRe découle d’un droit totalement coupé de toute réalité naturelle et humaine. Elle répond à une volonté des institutions européennes de voir la France renier son histoire et sa mentalité pour devenir un état fédéral au sens administratif du terme sans aucun fondement populaire. Et la Corse est englobée dans cette spirale d’une volonté européenne de détacher artificiellement les populations de leur territoire. Le politique se veut étranger à l’esprit de la société.

2) Un Droit quantitatif opposé au caractère unique, qualitatif et non quantifiable des sociétés humaines
La conséquence de la loi naturelle que suivaient les Corses au XVIIIème siècle se découvre dans le caractère unique de chaque société. Un organe vivant est unique, ce qui implique une acclimatation des circonscriptions administratives à la qualité de chaque communauté. C’est la raison pour laquelle Pascal Paoli et ses compagnons d’armes ont suivi les tracés des anciennes circonscriptions façonnées par les communautés au fil de l’histoire : paroisses, pièves et provinces. Il faut noter que la révolution française, le Consulat et l’Empire ont respecté le tracé des pièves qui se reconnaît dans les cantons.

La loi NOTRe a pour but de « rationaliser la carte intercommunale autour d’un bassin de vie de 5.000 habitants ». La logique est donc inverse. Au lieu que ce soient les autorités qui adaptent leur politique à la configuration du pays et respectent l’unicité de chaque communauté dans un esprit tourné vers la qualité des services, ce sont les communautés qui doivent se plier à un critère uniquement quantitatif voulu par les autorités de l’état pour avoir le droit à l’existence. Les petites communes sont donc obligées de se concentrer de manière artificielle pour atteindre la quantité démographique de 5.000 habitants exigée par la loi, ce qui rend la tâche quasi impossible dans un territoire rural. La primauté étant donnée aux grosses structures formées par les intercommunalités toujours étendues puisque la quantité remplace la qualité, les maires des communes se verront dépossédés des leurs principales compétences et le pouvoir s’éloignera toujours plus du peuple.

3) Un Droit absolutiste opposé à un Droit respectueux de la liberté des citoyens
Dans la doctrine de droit naturel, l’autorité n’existe que dans la liberté, les deux éléments étant toujours associés. Pour cette raison, Pascal Paoli et les Corses du XVIIIème siècle respectent l’ancrage des populations dans leur territoire. Ils créent un état dans le respect des mœurs et du patrimoine religieux, culturel, social et politique de la population. Il n’existe aucune révolution sociale dans la Corse du XVIIIème siècle parce que les autorités se veulent au service de la population dont ils respectent les traditions. L’état ne se crée pas contre les coutumes des Corses mais à partir des coutumes des Corses. Pour cette raison, la Constitution corse du XVIIIème siècle est fondée sur la règle de la subsidiarité qui fait partir l’autorité de Dieu pour en donner l’exercice aux hommes ; puis qui fait remonter, parmi les hommes, cette autorité du bas vers le haut. Entrée officiellement dans la doctrine de l’église au XIXème siècle, le principe de subsidiarité implique une décentralisation nécessaire pour limiter les pouvoirs de l’état et assurer l’initiative des citoyens. Chaque communauté construit sa propre vie civique et professionnelle. Le rôle des communautés de rang plus élevé dans la perspective d’une application de ce principe consiste seulement à « respecter les attributions de chacun, aider éventuellement et remplacer exceptionnellement » (Alphonse Brégou)

À l’inverse, la loi NOTRe votée par l’assemblée nationale où ne siègent que bien peu de paysans est d’essence absolutiste parce que fondée sur l’idéologie de la loi selon laquelle rien n’existe en dehors de la loi. De ce fait, la réforme descend du haut vers le bas. Elle est imposée par le haut à l’ensemble de la population sans consultation de celle-ci et de façon uniforme.
La pratique suit logiquement et présente des tendances totalitaires puisque, selon la volonté des plus hautes autorités de l’état, la puissance du préfet dépasse le pouvoir des autorités élues par le peuple et s’impose à elles. Les maires de l’Alta Rocca souhaitent que leur région garde son unité, le préfet la coupe en deux. Le maire de Cauro souhaite un rapprochement avec la communauté de commune de l’Ornano. Le préfet décide que ce sera avec la haute Gravona. La haute Gravona et le Prunelli acceptent de fusionner. Le préfet leur impose une union avec la CAPA. Et que dire de la triste situation du Golu-Morosaglia, des inquiétudes justifiées de la Balagne, etc. Les maires ne peuvent que « plaider leur cause ». Qu’importe ! Quoi qu’il en soit, le préfet, fonctionnaire d’état, imposera « la nouvelle carte ». Et, comme dans tout système idéologique fondé sur le mensonge au service de l’esprit de domination, c’est le ministère de la « décentralisation » qui est chargé d’un tel retour à une centralisation comme le pays n’en avait plus connu depuis l’époque jacobine de la révolution française. De cette volonté sans limite de domination sort l’incohérence.

4) Un Droit incohérent opposé à la cohérence issue de la prise en compte de la réalité et du respect
Les Corses du XVIIIème siècle, en accord avec leurs principes fondés sur la doctrine de droit naturel, respectent les hommes et les territoires ainsi que le lien qui les unit. Pour cette raison, la politique du Général Paoli fait preuve d’une véritable cohérence puisqu’il part de la Constitution sociale - l’ensemble des coutumes et des mœurs des habitants de chaque région - pour organiser la Constitution politique - les institutions qui régissent le pouvoir. De cette façon, le pouvoir étant issu des traditions du peuple, il est compris par le peuple et adapté à son esprit. Du respect de la mentalité du peuple - de « l’esprit général » selon l’expression de Montesquieu - naît la logique d’une continuité entre le passé, le présent et l’avenir qui s’impose au pouvoir de l’état.
Dans la conception de la doctrine de droit naturel, les autorités doivent prendre en compte tout un faisceau d’éléments comme l’histoire d’un pays, l’amour d’un peuple pour son territoire, le respect de ses mœurs, etc. dans toute mise en pratique d’une politique gouvernementale. De cette obligation, qui découle de la relativité du pouvoir imposée par la doctrine de droit naturel aux gouvernants, naît une vision d’ensemble soucieuse de la justice et du bien qui favorise la cohérence dans les évolutions nécessaires et permet de préparer l’avenir dans un esprit de confiance.

À l’inverse, la loi NOTRe ne s’inquiète pas de cohérence. Sa pratique n’implique aucun attachement à la volonté des populations, aucune stabilité pour assurer le développement harmonieux des territoires. Aucune logique dans la répartition de ces territoires sinon la seule recherche du plus gros et du plus peuplé selon les ordres gouvernementaux qui relaient docilement les instances internationales. La communauté de communes de la vallée du Golu imposée, il y a deux ans, est bouleversée, prouvant que l’obéissance (forcée) aux ordres ne met pas à l’abri de l’arbitraire puisqu’il n’existe aucune continuité dans les politiques gouvernementales. Le droit du plus fort joue avec pour seul levier la volonté présente des plus puissants, l’exigence d’un jour se heurtant à celle du lendemain toujours plus absurde.

5) Un Droit destiné à faire disparaître l’histoire d’un peuple opposé à l’amour de la vie et de la culture d’un peuple
En réalité, l’opposition aboutit à cette rupture entre une conception respectueuse de l’histoire d’un peuple et une volonté de faire table rase du passé. Rien n’est nouveau sous le soleil. Pascal Paoli et les Corses du XVIIIème siècle aiment leur peuple, leur histoire (même emplie de bruit et de fureur), la nature dans laquelle ils vivent, la mentalité qui portent les communautés. Leur régime est fondé sur l’amour de la patrie, de leur société et de leur civilisation. Leur volonté est tournée vers la construction du pays, la guérison de ses plaies, le développement du talent de tous ses habitants au service, comme les gouvernants, de la justice et du bien. Ils savent que la perfection n’est pas de ce monde, mais l’amour de la vie les porte.

À l’inverse, c’est la volonté de mort qui est à l’origine de la loi NOTRe, la volonté de faire mourir les communes trop nombreuses, trop petites, trop peu rentables, la volonté de donner le dernier coup à la ruralité pour la faire disparaître une fois pour toutes. Les nouvelles structures prendront pour assise les intercommunalités, supposant donc que les communes en tant qu’assises administratives, sont appelées à périr. En créant des intercommunalités, c’est le nom des communes, leur histoire, leur patrimoine culturel qui s’évanouiront des mémoires. Un véritable « mémoricide » est en train de se mettre en place sans que personne ne pense pouvoir s’y opposer.

Pourtant, dans l’histoire, bien des peuples voués à la domination des puissants ont su résister. En unissant la force des habitants et des autorités qui aspirent à la justice et au bien, il sera possible de faire prendre conscience de la possibilité d’une victoire sur l’esprit de domination et de soumission, et d’une reconstruction d’un esprit tourné vers l’amour de la vie et de la liberté.
« Corruptissma republica plurimae leges »
« Plus la république (l'État) est corrompue, plus les lois se multiplient » (Tacite, auteur romain, 58-120 après Jésus-Christ).



Marie-Thérèse Avon-Soletti

 Une pétition adressée au nouvel exécutif de la CTC  est diffusée via internet .
https://www.change.org/p/gilles-simeoni-amenanager-la-loi-notre-dans-le-respect-des-circonscriptions-naturelles-de-la-corse?

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