Police perso : Cristiani Corsi: CRISTEROS, une "Crucetta" au Mexique
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dimanche 18 octobre 2015

CRISTEROS, une "Crucetta" au Mexique





 Le film "Cristeros" sorti en version française en mai 2014 n'a fait l'objet d'aucune publicité et n'a même pas été distribué en Corse. Et pour cause, cette œuvre retrace un épisode tragique de l'histoire du Mexique, assez similaire à la révolte catholique corse des "crucette" contre la République Française en 1793.

Le contexte est celui du Mexique révolutionnaire de 1926. Le président Plutarco Elias Callès, récemment arrivé à la tête du Parti Révolutionnaire Institutionnel, athée viscéral surnommé "l'anti-Christ", décide d'y déclarer la guerre à l’Église Catholique et aux fidèles, décrétés "agents d'une puissance étrangère". Après avoir fait fermer les écoles catholiques et la plupart des églises, il instaure rapidement la terreur en commençant par faire fusiller les membres du clergé qui continuent de porter la soutane. Sous ses prédécesseurs socialistes et franc-maçons, la peine n'étaient "que" de cinq ans de prison. Peter O'Toole joue là avec beaucoup de foi son avant-dernier rôle en incarnant le père Christopher. De péripétie en péripétie, l'arme du boycott économique se révélant vaine, les groupes catholiques, dont le principal est la Ligue Nationale de Défense de la Religion, sont contraints de passer à la contre-offensive armée.Après leurs premiers revers, ils s'adjoignent les services du général Enrique Gorostita Velarde, un ancien militaire de valeur ( Andy Garcia qui retrouve Eva Longoria dans le rôle de Tulita, épouse du général ), pour organiser l'armée des insurgés.Par son sens tactique, ce dernier va assurer le succès de l'insurrection.

C'est à ce moment là qu'intervient Dwight Whithney Morrow, le nouvel ambassadeur étatsunien envoyé par le président républicain Coolidge, avec pour mission de protéger les intérêts pétroliers US. Ce Républicain est prêt dans ce but à livrer des canons et des avions militaires à l'adversaire socialiste pour lutter contre l'ennemi Catholique commun. La papauté de son côté reste fidèle à sa tactique traditionnelle qui est de laisser combattre un schisme ou une hérésie par un groupe opposé de croyants, puis, le but atteint, de renvoyer dos-à-dos ceux qu'elle appelle les "extrêmes". Dans le Mexique à feu et à sang de 1926, elle déclare donc "extrémistes" les Catholiques insurgés et pousse au compromis avec les oppresseurs après un conflit de trois ans qui aura fait plus de 90 000 victimes et donné lieu à des horreurs sans nom.

La plus grande partie du film est vue à travers les yeux d'un enfant qui sera béatifié bien plus tard en 2005, par Benoit XVI, et ceux du général Gorostieta ( au départ assez éloigné de la religion mais qui évoluera) qui le considérait comme son fils.



L'on peut regarder ce film comme un simple western comprenant tous les ingrédients du genre. L'on y découvre également des villes latines presque familières, sœurs de Naples ou du vieux Bastia, avec ces églises ornementées, décorées dans ce style baroque omniprésent en Corse comme dans tout le sud catholique dû au grand élan de la Contre-Réforme. Dans ce Mexique là nous sommes au fond un peu chez nous. Et dans le rôle de Tutila , Eva Longoria est aussi, sans aucun doute , une femme de chez nous...

Mais Cristeros  est un film de controverse, issu de cette sensibilité catholique que l'on veut aujourd'hui encore et toujours étouffer. La grande presse a fait silence autour de cette fresque et des évènements tragiques qu'elle dépeint. Et une fois de plus , nous souvenant de l'insurrection catholique corse dite de la "Crucetta", nous ne sommes pas dépaysés, ayant sans cesse à l'esprit la nature du régime politique que nous subissons, identique dans ses fondements à celui du Mexique de 1926. Aussi faut il saluer les martyrs mexicains tombés pour leur foi entre 1926 et 1929, ainsi que les auteurs qui ont accompli la démarche militante de témoigner dans le monde indifférent ou hostile de 2014. Sachons évaluer le prix de leur courage.

Sachons être honnètes aussi et reconnaitre les zones d'ombres dans Cristeros. La production n'a pas pris la peine de mettre en lumière quel appareil a structuré le  soulèvement des Catholiques mexicains.Lénine nous a appris que sans appareil strict d'organisation des masses,rien n'est possible dans le domaine de la Révolution. Sans douté aura-t-il fallu l'intervention de certains évêques, même s'il n'étaient pas encore galvanisés par l'encyclique Divini Redemptoris qui depuis 1937 condamne le communisme athée.
De même, malgré son grand souffle romantique, ce film est un peu trop factuel. "Les faits, rien que les faits". C'est tout à l'honneur des auteurs d'avoir voulu laisser le spectateur juger sur pièces. Cristeros fait de nous des spectateurs ou pour les croyants, des témoins.Il ne nous demande pas explicitement de passer à l'action.Faut-il le regretter ?Peut-être. A moins de se dire que dans un film de spiritualité Catholique, cette spiritualité qui donne son visage à notre identité Corse, le tragique ne doit pas tenir la première place. Car, comme l'expliquait Nietzsche, le Christ a tué le tragique : nous avons maintenant l'espoir de la Résurrection !

Une projection publique de Cristeros, suivi d'une conférence-débat  est prévue dans les mois à venir par le mouvement  Cristiani Corsi.

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