Police perso : Cristiani Corsi: Lingua latina
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mercredi 5 août 2015

Lingua latina



Notre société, aujourd’hui portée par une recherche effrénée de compétitivité, voit de plus en plus disparaître de la sphère publique les langues anciennes. Pourtant, le grec comme le latin sont les langues qui furent parlées par nos ancêtres, les racines de notre civilisation. C’est également vrai concernant la liturgie. Si le grec fut la première langue liturgique - la prière du Kyrie eleison en témoigne-, le latin s’est rapidement installé dans la liturgie latine. Et, pour répondre d’avance aux objections les plus fréquentes, ce n’était pas pour tenir les fidèles dans l’ignorance… L’une des raisons est donnée par Pie XI : 
« L’Église, qui groupe en son sein toutes les nations, qui est destinée à vivre jusqu’à la consommation des siècles… a besoin de par sa nature même d’une langue universelle, définitivement fixée, qui ne soit pas une langue vulgaire. [1] »
C’est donc une nécessité pour l’Eglise que d’employer le latin afin de transmettre le même discours, la même doctrine, et la même liturgie d’un bout à l’autre de la planète. Que l’on aille à la messe à Paris ou à New York, à Bamako ou à Manille, la messe était la même, la prière identique. Nous trouvons également un éloge appuyé de Jean XXIII :
« Au milieu de cette variété de langues, il y en a une qui surpasse les autres, celle qui, née dans le Latium, est devenue ensuite un admirable instrument pour la diffusion du christianisme en Occident. Ce n’est pas sans une disposition de la providence divine que cette langue, qui pendant de nombreux siècles avait réuni une vaste fédération de peuples sous l’autorité de l’Empire romain, est devenue la langue propre du Siège apostolique, et que, transmise à la postérité, elle a constitué un étroit lien d’unité entre les peuples chrétiens d’Europe. [2] »
Le latin a servi la diffusion de la religion et a eu une vertu particulière, celle d’unir les peuples européens. Le pape Pie XI le qualifiait de « splendide vêtement de la doctrine céleste et des saintes lois », tout en insistant sur ses qualités : « il a un style concis, varié, harmonieux, plein de majesté et de dignité, qui incite d’une façon inimitable à la précision et à la gravité». 

Ces nombreuses qualités, alliées à la noblesse caractéristiques de la langue latine, ont contribué à faire de la liturgie catholique un monument époustouflant de solennité et de sacré. Qui, aujourd’hui, ne trouve pas le caractère de « mystère » de la messe renforcé par l’usage de la langue latine ? Quidquid latine dictum sit, altum videtur… Sans oublier le caractère traditionnel du latin, qui est la langue dans laquelle nos pères ont prié, cette langue qui a transmis la foi catholique jusqu’à nous :
          «Il serait superficiel de notre part de croire qu'il ne s'agit là que d'une tendance ésotérique, bizarre, désuète, vieux jeu ou médiévale. Ce      serait ignorer une composante subtile de la psychologie humaine. Dans les questions religieuses, les personnes tendent à conserver ce qu'elles ont reçu depuis les origines, la manière dont leurs prédécesseurs ont formulé leur religion et prié. Les paroles et les formules utilisées par les premières générations sont chères à ceux qui en ont hérité aujourd’hui. [3]»
Nous avons là une raison particulièrement touchante pour un peuple aux valeurs traditionnelles comme le notre. La Corse fait partie de ces pays où la transmission intergénérationnelle a été le mieux sauvegardée, en raison de son attachement viscéral aux traditions, et de son profond respect des anciens. 
A cela peut s’ajouter la naturelle proximité entre la langue corse et le latin : le proximité géographique évidente au sein de l’empire, et les longs siècles d’occupation romaine n’y sont pas étrangers. Aujourd’hui, le Corse est l’une des langues les plus proches de l’idiome impérial.
Le latin sert donc, de manière définitive, d’instrument de communication universel, immuable, d’un précision jamais altérée pour tous les chrétiens du monde. Il sert de pont entre l’hier et le demain, et transmet les vérités de la foi de manière précise et exacte. Il s’agit aujourd’hui de ne pas laisser ce patrimoine commun aux peuple européens tomber en désuétude, que ce soit dans le domaine liturgique, ou même, concernant l’ordre séculier, dans l’enseignement au collège et au lycée…

À suivre….

[1] Pie XI, Epist. Ap. Officiorum omnium, 1 Aug. 1922 : A.A.S. 14 (1922) 452.
[2] Jean XIII, constit. apostoloique Veterum sapientia
[3] Discours du Cardinal Francis ARINZE à la conférence liturgique de Gateway





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