Police perso : Cristiani Corsi: Nouvelle loi santé Économie, morale et autoritarisme : le corps propriété d'Etat
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samedi 20 juin 2015

Nouvelle loi santé Économie, morale et autoritarisme : le corps propriété d'Etat



La nouvelle loi santé votée en première lecture le 14 avril dernier à l'Assemblée Nationale comporte de nombreuses mesures, qui pour certaine d'entre elles, sont controversées et médiatisées. Une mesure demeure cependant relativement peu ébruitée compte tenu des conséquences morales et philosophiques qu'elle implique : le renforcement du consentement présumé du don d'organe.
Aujourd'hui, toute personne décédée est considéré comme donneuse,  sauf si celle-ci a laissé une trace légale de son opposition (http://www.dondorganes.fr/046-comment-exprimer-son-refus), et si la famille proche a donné son accord. Selon ce projet de loi, la famille n'aura plus légalement la capacité de s'opposer au prélèvement d'organes : "la famille du défunt ne sera plus consultée mais simplement informée du prélèvement". Ainsi le corps humain tend à être considéré comme propriété quasi exclusive de la recherche ou de la médecine.

Cette mesure, on ne peut plus autoritaire, est d'un cynisme absolu émanent d'un gouvernement de gauche dit social-démocrate se revendiquant héritier et étendard des valeurs d'émancipations individuelles et de féminismes dont le slogan phare a longtemps été :"mon corps m'appartient". Cet ensemble de valeurs supposé amener bonheur et épanouissement avait en réalité pour but principal de promouvoir la contraception et l'avortement au sein d'une société dont le passé catholique demeurait présent dans la conscience collective.  A ce titre, la Corse enregistre de bien sinistres records en matière d'avortement. En 2014, pour 3000 naissances, on dénombrait 1400 IVG.
Or, le fond de l'affaire se situe davantage sur le plan économique. En effet, comme le préconisait T.R. Malthus, économiste classique (libéral) britannique, la régulation des naissances devenait nécessaire afin de palier l'épuisement des ressources, elle devait peu à peu gagner les esprits des élites occidentales .Ainsi, la diminution des naissances était la principale action à mener afin de se prémunir de la paupérisation.  La diffusion des contraceptions et l'augmentation des avortements allaient favoriser l'enrichissement immédiat, et peu importe que le vieillissement de la population crée des situations de faiblesse dans tout l'occident ( dans le financement des retraites ou l'indolence intellectuelle, le "besoin" d'immigration, etc.)
 Le but n'étant pas tant de juger le bien fondé de telle ou telle pratique,  mais de montrer que les "belles valeurs" ne sont souvent qu'un prétexte afin d'imposer un mode de pensé appartenant au libéralisme économique.
"Chacun doit donner comme il a décidé dans son cœur, sans regret et sans contrainte ; car Dieu aime celui qui donne joyeusement. "Deuxième lettre de Saint Paul Apôtre aux Corinthiens (9,6-11)
Le don d'organe marque en soi un acte de générosité et de solidarité d'une très grande valeur. Cependant en retirant la base du volontariat à ce "don", qui de fait n'en devient plus un, l'État retire tout sens à ce geste.
C'est pourquoi les évêques de France s'opposent à ce projet. En effet les deux conditions sine qua non du soutien de l'Église au don d'organes sont l'accord libre et sans équivoque du donneur (catéchisme église catholique §2296) et la gratuité.
Aujourd'hui, il existe un réel besoin d'organes en France. L'Union Européenne a montré que la greffe de 10 000 patients en insuffisance rénale correspond à une économie annuelle de 200 Millions d'euros, par rapport au coût de la dialyse (cf: expanding donor pool, 2006). Là encore, les raisons économiques sont très présentes. Sur fond d'altruisme, en répondant aux besoins d'individus dans la détresse de l'attente, l'État entend bien réduire ses dépenses de santé en prélevant de manière autoritaire les pièces de viande interchangeables que sont pour lui nos organes humains.
Néanmoins, on peut penser que ce matérialisme excessif, doctrine d'un État totalement soumis à l'ultralibéralisme destructeur et déstructurant, qui de toute évidence méprise la charité et le geste de don, suscitera une méfiance grandissante au sein de sa population dont la spiritualité et la soif mystique ne pourront être bridées éternellement.



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