Police perso : Cristiani Corsi: La Corse "terre de laïcité" ?
Drop Down MenusCSS Drop Down MenuPure CSS Dropdown Menu

mardi 12 mai 2015

La Corse "terre de laïcité" ?


Sur un intitulé volontairement à l’affirmative selon la vieille technique propagandiste : Corse, terre de laïcité , six personnalités ont été invitées à débattre dans l'enceinte du théâtre de Bastia le 2 mai dernier autour des questions de deux intervenants de la Ligue des Droits de l'Homme, André Paccou, personnage incontournable de la scène médiatique locale, et Jean-Sébastien De Casalta, vice-président de section locale et avocat engagé, soutien du gouvernement français actuel. Une quarantaine de personnes seulement ont assisté à l'évènement. Le soufflet "Charlie" est donc visiblement retombé en Corse.
Pour les instances religieuses étaient présents : Mgr Olivier de Germay, évêque de l’Eglise catholique de Corse, Gaston Pietri, prêtre progressiste et médiatique, représentant de l’association Corte 96, Marie Odile Wilson-Miquel pasteur de l’Eglise protestante unie de Corse, Daniel Bueno officiant de la communauté israélite et Miloud Mesghati président du rassemblement des musulmans de Corse.
Représentant à lui seul les instances laïques : Michel Barat, Recteur d’académie et franc-maçon de haut grade, Grand Maître de la Grande loge de France de 1990 à 1993 puis de 2001 à 2003.
Après avoir attendu ce dernier durant une demi-heure, l’introduction est délivrée par A.Paccou qui annonce les axes de réflexion autour desquels le débat est sensé s’articuler. Puis il cède la parole à J-S De Casalta qui récite les standards de la novlangue mondialiste à grand renfort de « valeurs de la République »,  de «  lutte contre la haine et les discriminations » où encore de « promotion de la liberté d’expression, de l’égalité et de la mixité ethno-religieuse ». Le décor est planté, on sort déjà du cadre du sujet mais comme presque personne ne s’en aperçoit, le spectacle peut commencer.
Les intervenants prennent tour à tour la parole :
 En bon fonctionnaire de l’État,Michel Barat énonce les différentes mesures décidées par le Ministère de l’Education Nationale, actuellement dirigé par la ministre ( franco-marocaine ) Najat Vallaud-Belkacem, à travers son plan pour "la réussite pour tous", qui coutera 250 millions d’euros aux contribuables. Il est là où on l’attend, rien de surprenant dans son discours. Ce qui en revanche apparut singulier, c’est que Mr Paccou révèle au public que Michel Barat ne souhaitait pas que les représentants des différentes religions soient présents au débat. Cocasse.
C’est au tour de Daniel Bueno de prendre la parole. Cet instant a vraiment été le plus étonnant de ce débat. L’officiant juif parle sans micro, ce qui interloque le public un court instant, puis l'on  comprend qu’en ce samedi 2 mai, c’est shabbat !  Il s’indigne du fait que pratiquement tous les jours fériés en France aient une origine catholique et que cela n’est pas juste eu égard aux prières que les juifs adressent à la République française... Le malicieux Mr Bueno était au centre de la table et à travers ses mots il a adressé une double provocation à ses "partenaires" de débat : à sa gauche, aux laïcs qui ne manqueront tout de même pas de l’applaudir chaleureusement, et aux catholiques à sa droite.
Après lui, la représentante du protestantisme  qui débute son intervention ... en protestant !. En effet, Gilles Simeoni avait maladroitement mais involontairement omis de la présenter lors de l’introduction du débat ! Marie Odile Wilson-Miquel, a tout de même réussi à se faire ovationner rien qu’en soulevant le fait qu’elle était l’unique femme présente au débat, injustement oubliée de surcroit , établissant un lien à priori curieux mais en réalité évident, entre parité et laïcité.
Le sérieux reprit enfin ses droits avec Monseigneur de Germay  qui a livré une parole modérée mais ferme. Il a évoqué la confusion faite par les pays musulmans entre les sociétés occidentales modernes qui se veulent laïques (et souvent anticléricales) et les sociétés chrétiennes. Ce qui expliquerait en partie l’acharnement contre les Chrétiens d’Orient.
                                 

 L'intervention de Gaston Pietri fut à la fois inaudible et inintelligible.
Pour finir, Miloud Mesghati, visiblement intimidé, a lu avec difficulté un  texte court  dans lequel il affirme que « tout va bien, que les musulmans sont très bien accueillis en Corse, Merci, c’est très gentil ». Une contribution au débat réduite au minimum. Il aurait été intéressant que le représentant musulman explique la position de l’Islam en termes de laïcité. Mais il ne l’a pas fait, à escient ou pas. Mr Mesghati n'a de même rien revendiqué. Cependant pour la LDH, les apparences sont sauvées, le cahier des charges était respecté.
Quand la parole est cédée au public, le cocasse ne cesse pas.
Ainsi un maire PS du Cap Corse affirme sa catholicité en sortant de sa chemise son crucifix, puis déclare que "bien sûr que la Corse est une terre chrétienne !" et que « ça ne le dérangerait pas d’utiliser l’une de ses onze églises pour y faire une salle de prière pour les musulmans, mais s’il faisait ça, ses administrés feraient la révolution ! » L’assistance est interloquée, le socialisme n'est plus ce qu'il était...
Finalement c’est l'élu nationaliste Jean-Guy Talamoni qui par son intervention relèvera le niveau et recadrera le débat. Il revient sur l’histoire de la laïcité ; en évoquant son origine biblique réaffirmée au XIIIème siècle par Saint Thomas d’Aquin, qui repose sur le principe de la séparation du spirituel et du temporel notamment en matière de droit. Il est aussi revenu sur les manifestations du 11 janvier suite à l’affaire Charlie Hebdo, expliquant que si des enfants musulmans n’avaient pas observé la minute de silence, cela marquait leur sentiment d’être insultés par le traitement médiatique qui a suivi les attentats. Ainsi quid de la pérennité de l’école laïque fréquentée de plus en plus par des jeunes musulmans. Il finit son propos sur le fait que la population accueillante, le peuple Corse, se doit d’être souveraine quant à la prise de décisions des limites des pratiques culturelles et /où cultuelles des minorités. 
De fait, Mgr De Germay et Me Talamoni ont à cette occasion constitué une sorte de "Front de la Résistance", corse et catholique, repoussant subtilement l'assaut des tenants du laïcisme d'importation français et républicain.
 
 Confusions volontaires ou non des concepts,vacuité des débats langue de bois  montrent l’absence de niveau face à des questions que l’on se doit de développer.
Qu’entend-t-on par laïcité aujourd’hui ? Neutralité, uniformisation ? La laïcité au sens de la neutralité (définition actuelle mais erronée) devient une question cruciale à ce jour car la composante musulmane se distingue par des signes et des pratiques religieuses tellement visibles qu’il devient primordial de cacher l’ampleur de sa présence.
Quelle est la véritable définition de la laïcité ? Ce terme vient de laïkos qui signifie le peuple en grec. Dans le langage chrétien médiéval, un laïc était un «baptisé » qui n’appartenait pas au clergé.
Si être un laïc, c’est être LE peuple, alors élaborons la laïcité autour de CE peuple que NOUS constituons, dont l’empreinte pluri-centenaire a marqué de sa tradition et des ses valeurs chrétiennes notre terre dans sa topographie, sa toponymie et sa culture .
Si  laïcité signifie amnésie, soumission, déprogrammation-reprogrammation selon des normes importées et imposées par l'Etranger, nous la combattrons. La Corse est Catholique, n'en déplaise à l'occupant.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire