Police perso : Cristiani Corsi: De la présence réelle
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vendredi 24 octobre 2014

De la présence réelle

Le contexte actuel, et son libéralisme ambiant, ont tendu à délaisser le sacré, au profit d'une rhétorique du "symbole". L'ère moderniste s'est horizontalisée, replaçant les valeurs transcendantes d'antan, dans notre société moderne de la jouissance instinctive, par les valeurs les plus matérialistes et éphémères. L'Homme, substitué à Dieu au centre de tout -et de rien-, semble se contenter désormais de la coquille des choses, sans prêter cas à leur substance réelle. Ce n'est même pas la forme ici dont il est question, mais réellement de l'apparence d'une manière générale, de "l'exosquelette" des principes. Cette approche philosophique dominante, particulièrement depuis la seconde moitié du XXe siècle, a façonné la perception de la majorité de nos contemporains. 


Dans un contexte plus spécifique, qui est celui de la religion, peu de gens s'interrogent sur le sens réel des choses et des pratiques. L'encens est il une simple fumée, à l'odeur perçue par certains comme gênante, par d'autres comme exquise ? Ou bien
est ce le véhicule de dizaines, voire de centaines de prières à destination de Dieu, dont les volutes envelopperont délicatement celles ci pour les conduire intactes jusqu'à l'Eternel ?

 La plupart diront : quelle importance ?

L'assemblée des catholiques, aujourd'hui, fort peu instruits des mystères de la foi, semble commémorer durant la messe la dernière Cène du Seigneur. Sans que cela ne choque personne, ou presque. L'esprit du temps, ainsi, a tout fait pour cela : le Saint Sacrifice de la messe a été remplacé par le "repas eucharistique", bien moins choquant pour les protestants. Personne ne semble s'en offusquer. Or, c'est bien là le nœud du problème. Des églises, considérées elles aussi comme de simples "merveilles architecturales", sont fréquentées par des foules auxquelles on a ôté tout sens du Sacré. 
Voilà pourquoi il est bon de croire que, pendant la cérémonie de la messe et lors de l'élévation, c'est bien, ainsi que nos Pères le pensaient depuis plus de 2000 ans, la chair et le sang de notre Seigneur que l'on trouve sous les espèces du pain et du vin.

Mais, quelle importance ?

D'aucuns vous répondront que Jésus souhaitait que l'on commémore son Sacrifice, en utilisant une symbolique. Qu'est ce qui a bien pu les conduire à le penser ? 
 La laïcisation de plus en plus pressante de la société, dans toute son envergure. L'essence même du monde protestanto-libéral conduit à cela. Ici, pas question de sang ou de Passion. Nous partageons un repas. Le barbecue dominical de la famille américaine lambda. Et, comble de tout, la subtile frugalité de ce même repas serait à même d'exacerber notre spiritualité, et de nous porter aux nues de la société libérale, où même la "consommation" d'une hostie, vidée de sa cause première, peut devenir l'élément marketing du Salut laïc de la banque omnipotente. 
Depuis le concile Vatican II, l'Eglise a été soucieuse de plaire, de séduire le monde moderne. C'est dans son catéchisme, entériné par les plus hautes instances des autres confessions, qu'elle a fermé la porte à la verticalité.


S'il est essentiel de croire en la présence réelle de corps et du sang du Christ, ce n'est pas pour honorer une quelconque mémoire. Ce n'est pas pour reléguer la Raison dans le fond d'un tiroir, et renouveler sans réflexion la pratique de nos ancêtres. Ce n'est pas pour paraître hypocritement plus "saints", et ainsi réitérer la pratique pharisaïque de dissociation de l'autre par la praxis.

Si cela est nécessaire, c'est parce que, pour le croyant, le Christ est bien présent. Il n'a pas délaissé ce monde où les femmes se présentent à l'église dans des tenues qui auraient pu choquer le marquis de Sade, où les hommes se présentent en short, où les bigotes (dont on ne saurait remettre en cause la foi !) consomment des hosties comme on peut consommer des fraises tagada ; ce monde où les gens applaudissent désormais les exploits scéniques des plus humbles, mais ne savent reconnaître la présence de Dieu... Pour le croyant, Christ a souffert sa passion pour le Salut des âmes. Si il a institué la sainte messe, ce n'est pas pour que nous lui fassions plaisir en disant : regarde Jésus, on ne t'a pas oublié, on commémore ! S'il a institué celle ci, c'est bien pour que l'Eglise, communauté vivante de tous les croyants, puisse constituer son corps mystique en parfaite communion avec Lui.

S'il est nécessaire de croire en cette présence réelle, c'est parce qu'il est nécessaire de restaurer notre verticalité, de rendre sa place dans la société au Sacré, de réinstituer la foi et le Beau, principes fondateurs de la civilisation européenne. 

I CRISTIANI CORSI.

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