Mais lorsque les États eurent à leur tête des princes chrétiens, l’Église redoubla de soins pour faire
comprendre par sa prédication tout ce qu’il y a de sacré dans le pouvoir de ceux qui gouvernent ;
l’effet salutaire de cet enseignement devait être de confondre, dans l’esprit des peuples, l’image
même de la souveraineté avec une apparition de majesté religieuse qui ne pouvait qu’augmenter le
respect et l’amour des sujets envers leurs princes. Et c’est pour cette raison pleine de sagesse que
l’Église institua le sacre solennel des rois, que Dieu même avait prescrit dans l’Ancien Testament.
L’époque où la société, sortie des ruines de l’empire romain, reprit une vie nouvelle et ouvrit à la
civilisation chrétienne des horizons pleins de grandeur, fut aussi celle où les Pontifes Romains
donnèrent au pouvoir politique, par l’institution du Saint Empire, une consécration particulière. Il en
résulta pour la souveraineté temporelle un grand accroissement de dignité ; et il n’est pas douteux
que les deux sociétés religieuse et civile n’eussent continué à en retirer les plus heureux fruits, si la
fin que l’Église avait en vue dans cette institution eût été pareillement celle que se proposaient les
princes et les peuples. Et de fait, toutes les fois que l’union régna entre les deux pouvoirs, on vit
fleurir la paix et la prospérité. Quelque trouble s’élevait-il parmi les peuples ? l’Église était là,
médiatrice de concorde, prête à rappeler chacun à son devoir et capable de modérer, par un
mélange de douceur et d’autorité, les passions les plus violentes. Les princes, d’autre part,
tombaient-ils dans quelque excès de pouvoir ? l’Église savait les interpeller, et en leur rappelant les
droits, les besoins, les justes désirs des peuples, leur donner des conseils d’équité, de clémence, de
bonté. Une semblable intervention réussit plus d’une fois à prévenir des soulèvements et des guerres
civiles.
DIUTURNUM ILLUD
Lettre encyclique de S.S. le pape Léon XIII du 29 juin 1881.
I CRISTIANI CORSI.
Lettre encyclique de S.S. le pape Léon XIII du 29 juin 1881.
I CRISTIANI CORSI.
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